Le soleil se couche à l’horizon. Au loin, l’île du lapin s’entoure d’un halo lumineux. Les eaux divaguent dans cette teinte orangée si parfaite, et la lumière peu à peu se change en or, sublimant au passage tout ce qu’elle effleure : le visage heureux de l’enfance qui s’attarde à collectionner les coquillages, les renommant de noms poétiques tel le joli « coucher de soleil », le clapotis des vagues sous le canot gonflable assailli par les rires des enfants et manœuvré par la main sûre de Vincent, la chaleur de se retrouver une fois de plus entre compagnons de voyage ( nos amis, Jen et PA, et aussi Manu, Albane et leurs trois filles que nous avions croisés en Mongolie près de la frontière chinoise) et en famille ( puisque ma petite sœur Céline nous a rejoints pour un mois), autour d’un feu de camp à goûter des calamars et des crevettes délicieusement préparés,…

Tout s’apaise dans le murmure de l’océan! Avec mon amie, Jen, on tente d’inscrire l’Instant dans nos âmes , de le graver dans nos yeux et nos esprits. Gageant que les photos seront les fidèles alliées de nos mémoires défaillantes, nous sortons les appareils photo, aidées par cette lumière d’exception, riant de nos clichés ratés, appréciant les réussites de l’une et l’autre.

Nous savourons ce coucher de soleil sur une plage, à 26 km de Kep. Nos trois véhicules sont installés sur le sable et ce ne fut pas une mince affaire de les y amener. Car, si le Liber’thiry est équipé pour ce genre de terrain, ce n’est pas le cas de Boulpic ( le camping-car des Hacquart). Même Manu est parvenu à s’enliser avec son sprinter 4×4. Pour la première fois, le Liber’Thiry fait du sauvetage, sous le regard amusé des locaux et accompagné par les enfants du village tout proche, curieux de rencontrer des étrangers. L’endroit est calme sans être paradisiaque, car, comme souvent dans cette partie du monde, la gestion des déchets n’est pas optimale, loin s’en faut! Entre les coquillages, nous trouvons des bouteilles en plastiques, des emballages de toutes sortes, du verre brisé, des sandales orphelines, un pantalon rempli de sable qui évoque curieusement un cadavre échoué, des langes que l’on imagine usagés ( personne n’est allé vérifier!),

 

… mais le sable est fin, les étoiles de mer sont nombreuses, la vue sur les îles est magique et le soleil se couche à l’horizon, nous offrant ce même spectacle quotidiennement répété. Et, assise sur le sable, je ne peux m’empêcher de me demander pour la centième fois depuis le début de cette aventure: se lasse-t-on un jour de tant de beauté ?!

Ce coucher de soleil est l’écho de tant d’autres. Ailleurs. En Mongolie, dans cette plaine près d’un temple bouddhiste où nous étions restés 3 jours avec d’autres amis voyageurs. En Russie, sur les rives de galets du mythique Baikal, où Vincent avait fait son premier feu pour faire griller des saucisses sur des bouts de bois et où nous avions si mal dormi à cause du bruit assourdissant des flots sur le rivage. Au Laos, à regarder les pêcheurs glisser sur les flots du Mékong et les familles se laver dans ses eaux couleur de terre. En Lettonie, en Chine, en Pologne, au Vietnam, en Lituanie, en Allemagne, au Cambodge.

Cinq mois de couchers de soleil sur cette terre.

Et la promesse de tant d’autres à venir : sur les sublimes plages de Thaïlande où nous rejoindront mes parents, en Inde derrière le romantique Taj Mahal, en Iran, sur les Tours du silence de Yazd,… et pour finir, en Belgique, sur le clocher de l’église de Villeroux, que l’on voit de notre cuisine,… là-bas, tout là-bas, à l’autre bout de la Terre.

Ici, au Cambodge, nous prenons conscience que nous empruntons déjà le chemin qui nous ramène à la maison ! Chaque km nous rapproche à présent de notre destination finale.

Sur le chemin du retour, les aventures continuent, émaillées de nouvelles rencontres, de retrouvailles, de déception, de petits bonheurs, de coups de gueule et de coups de blues, de galères, d’introspection, de « Carpe Diem »,…

… et de couchers de soleil.

8 thoughts on “Un coucher de soleil”

  1. Je te souhaite, en tout cas, de ne jamais te lasser de tant de beauté, Stéphanie !!

    1. J’imagine que c’est plus facile d’admirer la beauté de ce qui nous entoure lorsqu’on a le temps! Mais c’est certain, je ne me lasse pas.

  2. Magnifique! T’es mots comme chaque fois sonnent si juste!!! Profitez en (mais je n’en doute pas!!!) je vous embrasse bien fort et embrasse mon flocon pour moi!
    À bientôt pour de nouveaux partages de votre si beau voyage!

  3. Coucou. J ai déjà lu qq articles, avec beaucoup de plaisir. Quel « trip » ! Waouh… Qui ne rêve pas de ça? Faut oser franchir le pas ! J’admire. Gros bisous et un énorme à Céline.

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