Ah Moscou ! Nous y restons 6 jours. Notre départ est prévu au jeudi 10 août. D’ici là, le programme est chargé ! En vrac : réparer le camion (réservoir, vitre, rétro, bricoler une pompe pour le deuxième réservoir d’eau), avancer sur le blog (il parait qu’en Belgique, certains s’impatientent et nous, nous avons très envie de raconter nos aventures), rencontre avec des Russes, ce samedi soir, à la Francothèque avec comme thème le voyage que nous venons d’entamer, vernissage de l’exposition de photographies de nuit de Vincent au Centre Culturel de Jean-François ce lundi soir, visite de la place rouge et du Kremlin, et autres coins sympas de la ville… Bref, nous n’aurons pas le temps de nous ennuyer.

Portrait à la russe avec tonton devant une icône russe (pour ceux qui n’avaient pas compris que l’on était en Russie).

Pendant la durée de notre séjour dans la capitale russe, Jean-François met à notre disposition un appartement avec deux chambres, un palace comparé au camion ! J’avoue que quitter l’exiguïté du Liber’Thiry pendant quelques jours, oublier les soucis mécaniques, les risques du voyage, la recherche d’un lieu sûr où dormir (sans vitre), … pour retrouver le confort d’une vraie habitation avec lave-linge et douche, me plaît à tel point que cela m’effraie un peu. Dans une semaine, nous sommes censés continuer l’aventure pour la partie la moins facile : la traversée de la Russie et de la Sibérie. Mais pour l’heure, nous n’en sommes pas encore là. Nous savourons ce qui ressemble à de vraies vacances.

Vendredi soir, nous soupons « à l’italienne » en compagnie de Simone, ami italien de Jean-François que nous connaissons déjà car il l’avait accompagné lors de son dernier séjour en Belgique, Halina et Caterina, deux jeunes italiennes aux sourires et au dynamisme communicatifs. L’ambiance est détendue et la conversation mélange allégrement les langues de Voltaire, de Dante et de Shakespeare, avec des tournures fortement désapprouvées par les grammaires. Mais cela n’a pas d’importance. Angéline qui était déjà tombée sous le charme du jeune italien lorsqu’il était venu dormir chez nous ne tarde pas à aller s’asseoir sur les genoux de Simone et je sais déjà qu’elle aura du mal à le quitter dans quelques jours.

Avec Halina et Caterina, une belle rencontre.

Samedi, Vincent installe la pompe dans le 2e réservoir d’eau, le but étant de gagner encore en autonomie (trouver de l’eau potable sera sans doute notre principale préoccupation jusqu’à la fin). Je fais quelques machines de linge et Jean-François me presse de commencer à publier sur le blog. Il a raison, il est temps. Vincent et Jean-François emmènent les enfants chez le coiffeur et moi, je savoure ma solitude retrouvée pour quelques minutes.

Samedi après-midi, nous sommes invités à une rencontre à la Francothèque où nous avons passé un très bon moment.

Et samedi soir, rendez-vous à la datcha de Vania (Yvan), à une quarantaine de km de Moscou, où nous retrouvons, outre Simone, Halina et Caterina, Vania, Anastasia, Artémy, Gregory, Macha, Oleg et d’autres. Ils viennent nous accueillir et visiter le camion, impressionnés tant par la machine que par le projet, posant des questions que Jean-François nous traduit. La datcha (maison de campagne typique des Moscovites) est pleine de charme, avec sa petite habitation de bois entourée d’un jardin où la végétation reprend ses droits entre les quelques arbres et les jeux pour enfants. Une large table, entourée de chaises, de tabourets et d’une balancelle est dressée dans le fond de la propriété. Là, nous partageons un barbecue et puis nous devisons de tout et de rien autour d’un verre de vin ou de bière tandis que les enfants explorent les lieux. La nuit s’installe et les conversations se font plus sérieuses. On parle de la force de l’amour, de la confiance en l’autre dans un couple mais aussi des propriétés étonnantes de la lumière, observée scientifiquement, dans un mélange de russe, de français, d’anglais et d’italien. Un moment hors du temps.

Dimanche matin, il faut conduire le camion au garage. Celui-ci est de l’autre côté de la ville, 35 minutes de route environ. Eh oui, on travaille tous les jours à Moscou. Enfin, pas tout le monde. Vincent et Jean-François s’en chargent car la presence d’un traducteur est indispensable, vous l’aurez compris. Pendant ce temps, les enfants et moi allons faire les courses: celles-ci consistent à déambuler dans les rayons d’un supermarché et d’identifier des aliments connus, tout en dechiffrant l’inscription, ce qui peut aider dans certains cas. On retrouve les hommes pour le diner. Le camion est visiblement entre de bonnes mains. Le point « réservoir » est le seul qui demande encore un examen approfondi de leur part pour trouver une solution, ils nous tiennent au courant. Ensuite, nous partons faire les magasins, Jean-François, Apolline, Alexandre et moi. Je dois absolument me trouver une nouvelle paire de sandales avant l’exposition de Vincent. J’ai déjà fait la faute de goût de mettre des baskets avec une robe lors de conférence à la Francothèque. Je ne vais pas réitérer cela. La réputation de la Belgique est en jeu. 😉

Cet après-midi, on prend le métro, direction le cœur de Moscou : la place rouge (où je dois remplir une mission top secrète, hein Philippe et Arnaud ;-)) Le métro est un des plus profonds du monde et l’escalateur qui mène dans les entrailles de la terre va si vite que cela donne le vertige. Le métro est très bien conçu et à condition de lire un peu le Cyrillique, on peut se débrouiller assez facilement. Par contre, nous sommes frappés de constater que personne ne parle dans le métro. J’observe deux jeunes filles assises sur un banc dans l’attente du prochain train: elles se parlent à voix basse, comme des élèves au fond de la classe. D’une manière générale, dans tous les lieux où nous nous rendons, les Russes ne font pas beaucoup de bruits. Ils me semblent vivre en marchant sur la pointe des pieds. Dans le métro, c’est notre groupe le plus bruyant (oui, mes 4 enfants sont plutôt du genre « pas discrets »). Vincent et moi en sommes gênés et faisons des remarques aux enfants pour qu’ils se calment, les gens nous regardent encore plus de travers. Autre observation de notre traversée de la Russie : les parents ne font pas de remarques à leurs enfants ou bien très très peu… Enfin, nous voici face à la Place Rouge. On distingue de l’autre côté Saint-Basile et ses fameux cornets de glace. Mais la vue est obstruée : la place est encombrée de barrières Nadar et de chalets à moitié démontés (ma mission s’avère plus difficile). Jean-François, notre guide d’exception, nous informe que la place est souvent utilisée pour des manifestations de toutes sortes. On va voir le bâtiment nommé Loubianka, célèbre siège du KGB (Tiens, tiens, cela me donne une idée. Arnaud, Philippe, vous me suivez toujours ?!). On se promène dans les magasins Goum, décoré comme pour Noël. Nous reviendrons mardi pour visiter le Kremlin.

Attention, un indice se cache sur la photo …
Cela ne vous donne pas envie d’une glace à vous ?

En rentrant, Jean-François nous fait goûter la cuisine géorgienne dans un très bon restaurant où cependant les serveuses ont la particularité de ne jamais sourire. On goûte les délicieux Katchapouri (appelés pizza au fromage pour les enfants), le Lobio (salade de haricots rouges), des aubergines roulées et farcies, des feuilles de vignes au riz et au mouton et enfin, les Khinkali (raviolis à la viande et au bouillon à l’intérieur) dont la dégustation demande un certain savoir-faire.

Lundi, pour les deux frères, la journée est consacrée au montage de l’exposition et aux courses pour le petit verre offert ensuite. Les enfants et moi allons nous promener et jouer un peu dans les nombreuses plaines de jeux à proximité. Nous improvisons une partie de football dans la cour d’une école dont les grilles sont ouvertes pendant les vacances scolaires. Je suis seule au but contre quatre. La partie s’annonce difficile.

Lundi soir vers 19h, le vernissage a lieu ( voir article à ce sujet).

On s’est vraiment bien amusé.

Mardi, on retourne en bus cette fois-ci pour visiter le Kremlin, toujours accompagné de notre guide. La visite est très instructive et les enfants connaissent maintenant la signification des mots Kremlin, iconostase, et aussi du rouge et du bleu sur les icones russes… Nous avons vu les cercueils d’Yvan le Terrible et de ses fils, le pommier où Anastasia n’a jamais mangé de pommes (ah ah question piège de notre guide…), …

 

Mardi soir, nous récupérons le camion. Le problème des réservoirs est maintenant résolu et nous bénéficions d’une plus grande autonomie. Sur le tableau de bord, il y a maintenant un petit bouton rouge qui permet de transvaser le contenu d’un réservoir dans l’autre. Nous faisons croire aux enfants que cela nous permet de passer en vitesse lumière. Bon, ok, on ne va pas l’utiliser souvent (ah oui, car en vitesse lumière, « un grain de poussière dans le pare-brise, Carglass remplace que dalle »). Le soir, nous revoyons Simone, Vania, Halina et Caterina et rencontrons aussi Victoria dont la gentillesse nous a tellement touchés. Ils acceptent tous de dessiner dans les carnets à dessin des enfants. Il est temps de se dire « Au revoir ». Nous sommes tous émus. Il est surprenant de voir tout ce que nous avons partagé en si peu de temps.

Mercredi, on décide de surprendre les enfants en organisant une excursion spécialement pour eux : un tour en bateau sur la Moscova, un véritable « promène-couillon » mais les enfants sont aux anges. Ils mangent une glace en passant devant le Kremlin (dis, papa, on a déjà vu ce truc-là, non ?! – euh, oui, c’est fort possible, en effet !). Ensuite, nous reprenons le métro dans l’autre sens pour aller au marché admirer les poupées russes à l’effigie des hommes politiques, ou des joueurs de foot… ( Donald Trump, sérieux ?! c’était obligé, ça ?) Apolline craque sur une paire de boucles d’oreilles. Nous dégustons des légumes grillés et des brochettes de bœuf, cuites au barbecue, avant de finir le petit tour de marché et puis nous nous décidons à rentrer. Demain, nous reprenons la route pour le Baïkal.

 

A six, à la découverte de la beauté du monde.

C’est incroyable les endroits où l’on retrouve la tête d’Eden Hazard (clin d’oeil à une fan).

7 thoughts on “Les aventures moscovites”

  1. Passage chez le coiffeur pour les garçons… ça les change !
    Mais vos enfants sont toujours aussi beaux ! : )

  2. Merci de nous faire vivre vos découvertes, votre voyage! À travers tes mots, nous percevons combien le monde est beau, et combien l’humanité vous comble! Tu as un talent incroyable, Steph, pour nous raconter et nous partager vos rencontres! Heureusement que le voyage est encore long!
    Les photos sont belles et j’avoue que j’ai un faible pour la fossette d’Aurélien: elle contient toute son espièglerie et son charme!

  3. Content que le camion soit réparé et qu’il roule vers le lac Baïkal. Rapportez-en quelques bouteilles d’eau : ça se vendrait surement très cher au verre dans les restaurants snobs de la capitale.
    Jolies photos mais Vincent a un GROS nez…. 🙂

  4. Superbe aventure. Belles photos. Félicitations à Vincent pour son expo. Steph, tu fais si bien vivre vos aventures. Fou rire garanti. ?
    C est dingue… On se croirait dans un film policier. Ou dans une pièce de théâtre ? bonjour aux enfants de Thomas et Elodie. Biz

  5. J’adore te lire Stéphanie! Je rigole toute seule à la lecture de vos aventures…

Comments are closed.